Damnation.

Prédéfinis utilisés : Amalia & Edward.

Sous la petite pluie qui fouettait les feuilles des arbres. Amalia, Reine Whitefawn de son état s'occupait du travail de son fils qu'était de marquer le territoire. Encore trop jeune, enfin selon lui. Elle tentait de lui apprendre les ficelles du métier, mais celui-ci semblait distrait.

« Et n'oublie pas de dire bonjour à ton père en rentrant... »
« Oui, oui. »
Elle le dépassa, un bâton en gueule.
« Cesse de marcher tête basse. » grogna-t-elle, par dessus son épaule.
« Oui, oui. » Edward répondit mécaniquement et elle le remarqua. Faisant volte-face, elle brisa la brindille entre ses crocs, faisant sursauter son petit. Qui se recroquevilla, la queue entre les cuisses.
« Mais enfin, que t'arrives t-il ?! Cela fait deux jours que tu ne manges pas et que tu t'isoles. A ce rythme, Whitefawn courra à sa perte. Et ce sera ta faute! » L'acheva-t-elle, du regard. Edward ne répondit pas, se contentant de baisser le regard. Le louvard dépassa sa mère et alla près d'un arbre pour le marquer de son urine, sans réel contentement.
« Bien, continue. »

Le jeune loup en était à son cinquième arbre.
« Continue. »
Edward bailla, et trottina sans conviction.
« Mère...Mais j'suis éreinté.. » Amalia s'autorisa un haussement de sourcil dans son masque de glace.
« Tu as 5 minutes. » Edward s'en réjouit, la queue battante et n'en attendit pas plus pour s'affaler sur le sol. D'abord assis, puis tombant sur le dos, pour se rouler dans l'herbe mouillée. Amalia montra les crocs à son fils avant de scanner les environs du regard, plissant les yeux à chaque mouvement de feuilles. Un bruissement, elle renifla.
« Edward. » Le jeune se releva, les oreilles droites.
« Oui, mère ? » Elle indiqua une souche du nez, et les buissons aux alentours. Alors qu'elle était assise, les muscles tendus, elle gronda, incitant son fils à se presser. Le petit gris se releva, puis s'ébroua. Puis s'avança vers le coin de fourrés où la pluie tapait, peu sûr de lui et aboyant un peu.
« Y-y'a quelqu'un ? »

Le jeune loup en était à son cinquième arbre.
« Ce n'est que moi. Mes hommages jeune Prince. »
Le jeune Edward eut un hoquet de surprise, alors que sa génitrice , deux mètres plus loin, lui demandait ce qu'il se passe.
« M-mais que faites-vous ici ?! Partez! Immédiatement! »
La voix d'Amalia résonna au loin.
« Edward ? Pourquoi prends-tu autant de temps ? »
Le louvard commença à trembler, puis fit monter sa queue et ses oreilles pour paraître plus menaçant envers Alina.
« Je m'excuse une nouvelle fois de cette intrusion… Mais je souhaitais revenir pour… à vrai dire, je n'avais d'autres raisons que venir admirer les bois, choses rares de l'autre côté. »
« Eh bien, vous n'avez pas à le faire! Partez! » Jappa-t-il vers elle, montrant les crocs. Le pire arriva, la Reine impatiente commença à s'avancer vers eux, le menton haut et la démarche aérienne. Elle bouscula sans gêne son fils, lorsqu'elle aperçut la forme grise qui se relevait être une louve.
« Quoi ? Quoi ? Quoi ? » Si ses yeux auraient été des armes, Alina serait morte au moins trente fois. « Qui êtes vous, VOUS ?! »

Le jeune loup en était à son cinquième arbre.
« Je ne vous autorise pas à lui parler. Et encore moins à me dire, COMMENT éduquer mes enfants! » Cingla la Reine, les crocs dehors. Retournant derrière son fils, elle le poussa du museau en direction d'Alina. Edward traîna des pattes, les griffes ancrés dans le sol vaseux et les yeux écarquillés.
« Vas-y mon garçon! Fait honneur à ton père et chasse là! » De son coté, Edward tremblait de tout son être, les oreilles vers l'arrière. Il s'avança, plus proche d'Alina et lui jappa dessus. Une série d'aboiements suraiguës et maladroits. Les yeux clos et continuant son manège, il suppliait la Marcheuse de décamper. Pour ainsi donner du crédit à son oeuvre.

« Qu'est-ce que vous insinuez..? » Edward cessa ses aboiements au ton de voix qu'avait prit sa mère. Se relevant machinalement, il se recula, laissant un regard peiné à la Marcheuse qui tentait de le défendre. Amalia fit face à la Marcheuse en levant le menton. Plus proche d'elle, elle alla jusqu'à la bousculer de son poitrail pour que l'autre louve soit désarçonnée. « Mais pour qui vous vous prenez, Souillon ?!... » Elle gronda, les oreilles droites et n'attendit pas. Dans un saut, elle lança sa patte en plein dans gorge de la Grise et tenta de la plaquer au sol de ses crocs.

La voix suraiguë de son fils revint à la charge.
« Mère! Arrêtez! Ne soyez pas ridicule voyons! » Le Louvard, prenant son courage à deux mains attrapa la queue de sa mère entre ses crocs pour potentiellement l’extirper du combat. Son audace se solda par un coup de patte arrière bien sentit dans sa truffe, donné par la matriarche qui ne lui accorda même pas un regard.
Le jeune Edward eut un hoquet de surprise, alors que sa génitrice , deux mètres plus loin, lui demandait ce qu'il se passe.
« Fils! Regarde comment on mate une étrangère trop entreprenante! »
Le coup de griffe d'Alina lui arracha un couinement qu'elle tut rapidement, les crocs serrés. Couinement qui revint lorsque l'intruse réussit à lui attraper le poitrail, entre ses crocs. Sous sa montagne de poils bouclés.
« Mère! »
La Femelle Alpha pesta.
« Cessons les enfantillages, ma chère. Vous voulez bien ? » La Grise en dessous d'elle, elle fit mine de fondre sur sa gorge, puis se ravisa et s'asséna son coup de crocs au niveau de son estomac. L'empoignant ses muscles et sans doute ses organes derrière, n'en attendant pas plus, elle pivota la tête, malaxant douloureusement sa prise sur la Grise.

Alors que les deux louves étaient au point de s’entre-tuer, ce fut Edward qui mit un terme au conflit en attrapant la nuque de sa mère entre ses crocs. Coupé dans son élan, la Reine eut un hoquet de surprise, encore écumante de rage. Animé d'une force dont personne n'en connaissait la source, le jeune Prince parvint à lui bloquer tout mouvement. Amalia aurait pu hurler à la traîtrise mais fut étrangement fier de se soudain regain d'autorité de la part de son fils. Il la fit reculer et se retirer de l'étau d'Alina.

« S'il vous plait, cessez. » Il haletait, la langue dehors mais l'air dur. « Je vous somme de partir, maintenant. » Ses mots avaient été pour la Grise qui l'avait si durement défendue. Son ton était implacable, malgré le fait qu'il ne la regardait aucunement dans les yeux. « Partez ou j'appelle la Garde. »

La Reine se rembrunit à l'entente des bruits de galop arrivant déjà par tous les coins. Offrant un fin sourire mesquin à la Marcheuse, elle ne pipa pas un mot. Mais haussa un sourcil, son regard était lourd de sens.